mercredi 20 mars 2013

Compte-rendu de l'AG du 18 mars


La salle Boston était un peu petite pour accueillir les salariés qui avaient souhaité participer à l'AG. L’Intersyndicale a rendu compte de sa rencontre avec Christophe DUQUENNE. Vous trouverez ci-dessous 2 comptes-rendus effectués par des membres de l'intersyndicale. Les salariés ont souhaité la mise en place d'un espace de discussion pour échanger sur les points importants à négocier en cas de transfert hors d'Atos Worldline. GoogleGroups et BlueKiwi ont été évoqués pour ce faire. M.DUQUENNE a promis des engagements écrits de la part des décideurs de haut niveau comme Gilles GRAPINET ou Francis MESTON. L'Intersyndicale à réservé la salle Boston pour une nouvelle AG le mardi 9 avril de 13h à 14h pour vous présenter les engagements écrits de la direction qu'elle aura obtenus.

Le compte rendu de Patrick:


Entrevue avec Christophe DUQUENNE 
jeudi 14 mars de 17H à 20H.

Quatre sujets ont été abordés :
1.    La cohérence et le rationnel de la décision
1.1.Création de PEAKS
Atos veut se positionner dans le domaine paiements et transactions à l’identique de ses compétiteurs externes. C’est un secteur qui bouge beaucoup en ce moment. Nous sommes plutôt petits et nous allons donc faire de la croissance externe le plus rapidement possible. En faisant une structure PEAKS dont 20% du capital serait côté en bourse (Atos garderait donc le contrôle), nous pourrons par échange d’actions faire cette croissance externe. En effet, les entreprises travaillant dans le domaine du paiement que nous pourrions acheter ne veulent pas être payées en actions Atos (référencée SSII) mais en action PEAKS qui porte la même étiquette qu’elles, à savoir paiement et transactions, mieux valorisée en bourse. Cela nous permettra d’atteindre une taille critique. Cette croissance externe est risquée mais comme toujours le risque fait partie de notre métier ; de plus, ne rien faire est plus risqué.
Quand il lui est fait remarquer que dans le transfert vers PEAKS, il ne s’occupe que de la région APAC (Asie-Pacifique), il répond vivement que cela ne veut rien dire. Il retrouve le sourire sur l’argument ci-après : AWL représentant plus de 80% du chiffre d’affaires de PEAKS, la logique voudrait donc que Christophe DUQUENNE soit en charge. 
1.2.Transfert de AWFM + DIAMIS vers SI
La réponse est à 100% celle de la direction : AWFM + DIAMIS ne font pas partie de la structure PEAKS, et dans FIT (Foundation IT)  leur place est dans SI (System Integration) car ce sont des structures verticales-métiers et non des structures horizontales-compétences techniques de type MS (Managed Systems). Il s’agit de stratégie. Comme les représentants de l’intersyndicale sont sceptiques, c’est plusieurs couches de verticales / horizontales qui nous sont passées. Pour se finir curieusement sur l’argument : si nous vous réintégrons, l’Espagne ou le UK (Royaume-Uni) vont vouloir faire de même. Il n’est pas question de revenir en arrière, car cela remettrait en cause la totalité du projet. De plus, cela a été annoncé au marché.
Sur une communication qui a pris à froid les salariés au moment où ils croyaient avoir atteint « la terre promise » (l’intégration définitive à AWL), Christophe DUQUENNE indique qu’ils ne pouvaient pas faire mieux, qu’il n’était pas possible de communiquer plus tôt à cause du problème du délit d’initié. Voulant en faire trop, il raccourcit à 2 jours au lieu de 15 jours le délai entre la décision du « board » et l’annonce publique le 21 février. Suite à cette annonce, les clients ne réagissent pas forcément sur les points sur lesquels il les attendait. Christophe DUQUENNE répond à certains clients et appelle les autres. Il y a pour certains d’entre eux des négociations en cours, mais c’est un challenge supplémentaire, une source de motivation.     


2.    Le point opérationnel
Comme la stratégie est définitive, il faut la mettre en place. Christophe DUQUENNE a vu notre management et lui a demandé un plan de développement et de transfert vers SI et de faire en sorte que cela marche. Des réunions ont lieu entre AWL et SI. Le nom de Francis MESTON du côté de SI apparait. Ils commencent juste à définir ce qui pourrait être fait et sur quel périmètre. Ce qui ne peut pas se faire tout de suite se fera plus tard, à horizon deux ans, par exemple la désimbrication de TO-FM. Ce n’est pas un problème, ils mettront en place des contrats de sous-traitance entre les différentes entités. Bref, il apparaît qu’ils naviguent à vue, n’ont pas pour l’instant d’atterrissage en vue, et donc n’ont rien à communiquer aux salariés. Tout ce travail est fait entre les « key people » ; il parle d’une vision internationale ; il parle d’un élargissement aux banques.
3.    Le plan de développement : la mariée est trop belle
Il lui est dit que la réalité des salariés ce sont des projets en retard (Asset management, Oman), des projets nouveaux dans le périmètre LCH qui sont pris par SOPRA et des renégociations de contrats à la baisse comme celui important de LCH pour 2014-2019. Sa réponse est qu’il ne faut pas voir le verre à moitié vide. Nous sommes des spécialistes … dans un marché en décroissance.
Cela ne pourra pas une nouvelle fois se passer comme notre départ d’AEMS : nous avions été survendus, et la courbe de décroissance qui devait s’inverser ne l’a jamais fait depuis 5 ans. Les salariés le payent aujourd’hui (AWFM a coûté cher à AWL en temps passé par sa direction et en accompagnement financier). Christophe DUQUENNE répond que nous sommes redevenus rentables et qu’il faut voir le verre à moitié plein : notre développement à l’international et d’autres développements potentiels dans les banques.
Il est demandé que ce qui a été projeté aux salariés lors de la réunion du 26 février soit envoyé à chaque salarié. Il est aussi demandé que le plan de développement soit diffusé aux salariés. 
4.    Les négociations à engager sur les statuts et l’intéressement
Il comprend et il fait confiance aux représentants du personnel pour préparer le sujet.
      

Le compte rendu de Michel:


14/03/13      Entretien avec Christophe DUQUENNE 
sur l’avenir d’AWFM
Présents : Christophe DUQUENNE, Béatrice DESQUIENS + Patrick ANTOINE = CGT, Carole ANDRÉ-DEBRIE = CFTC, Marie-Christine LEBERT + Michel ROUGÉ = CFDT
L’intersyndicale a rencontré Christophe DUQUENNE le 14 mars 2013. L’entrevue était prévue de 17h à 19h. Elle s’est prolongé jusqu’à 20h20. Les points approfondis ont été :
·        pourquoi sortir AWFM d’AWL ?
·        pourquoi l’annoncer comme ça ?
·        Comment faire après l’annonce ?

Rationnel Business (pourquoi sortir AWFM d’AWL ?)

Au départ, il y a eu le projet HTTS, où AWL était opérateur et qui devait constituer un levier de croissance pour le groupe. Mais des difficultés sont survenues et, après l’intégration de l’informatique de  Siemens, les priorités ont changé, avec une organisation regroupant les activités horizontales (ventilées par secteur et spécialisées métier) et les activités horizontales (généralistes par fonctions – Ex : régie, hébergement, …). Le périmètre HTTS a été redéfini, en passant de 1 à 2 milliards €, avec un portefeuille plus large. Mais des concurrents plus concentrés (paiements et transactions) et plus agiles sont apparus. Atos doit se doter d’une configuration similaire avec un positionnement mondial (Europe dont Espagne et Europe centrale, Asie Pacifique, Amérique Latine).
Où positionner FM ? Au moment de la scission d’Atos-Euronext, il est apparu qu’AWFM partageait le même Business Model qu’AWL et les compétiteurs avaient souvent une composante FM dans leurs activités. Aujourd’hui, il ne reste que Six Telekurs et nous sur cette ligne. L’âge d’or des marchés financiers, c’est fini. Parallèlement, les lignes de service System Intégration ont évolué pour intégrer des verticaux métiers. Les offres concernant SAP et Canopy sont des exemples de cette évolution. Au moment où a été discuté le partage d’Atos en deux entités, PEAKS pour les transactions et le paiement et FIT pour l’informatique classique, AWFM et Diamis ont été jugées plus FIT et dirigées vers SI.
La séparation des 2 entités est stratégique. La partie PEAKS peut être mise en bourse, Atos conservant la majorité des actions. Un compétiteur sur le segment des paiements, à la recherche d’une alliance, préfèrera 20% des actions de PEAKS (vu comme un spécialiste du même secteur) plutôt que 3% d’actions d’Atos (vue comme une SS2I généraliste). La voie de la croissance organique, c’est beaucoup de travail pour des résultats longs à venir. La croissance externe, c’est un pari risqué, mais ne rien faire serait encore plus risqué. Et il faut être identique en activité avec les compétiteurs concernés pour préparer ce mariage : proposer des services aux marchands et du process aux banques en allant sur les marchés émergents.

Forme (pourquoi une annonce soudaine et peu préparée ?)

La règle du jeu des sociétés cotées en bourse conduit à une annonce soudaine : Une ou 2 fois par an, la stratégie de l’entreprise doit être livrée aux analystes, à l’occasion de la présentation des résultats ; Cette stratégie est décidée en peu de temps (15 jours entre la validation du Conseil d’Administration et cette présentation) et par peu de gens (qui doivent être déclarés à l’AMF pour éviter les délits d’initiés). Le fait de garder le secret empêche d’instruire les dossiers en les partageant avec les opérationnels. Mais lors de la présentation, l’assistance est peut demandeuse de détails, sauf les clients.
La perception d’une annonce soudaine ne peut donc être évitée. Mais après, à tous les niveaux, les groupes de travail s’activent sur un chantier immense. Vous imaginez les difficultés en France, mais plusieurs autres pays sont concernés, avec des gens comme vous inquiets de débarquer de PEAKS, et ailleurs d’autres inquiets d’y embarquer. Il y a des choses actées mais il y a encore du boulot. Il y a des choses qui ne se décident pas en 2 minutes et cela crapahute partout.
Pourquoi le 30 juin ? Il faut aller vite, cela stimule. Ce n’est pas bon de trainer. Mais opérationnellement, il y aura encore des choses à préciser entre FIT et PEAKS dans 2 ans, on le sait. Tout le monde se pose des questions sur son avenir dans un contexte de réorganisation. Je comprends les inquiétudes. Je pense qu’il y aura stabilité sur les pays, sauf ceux que l’on va créer dans PEAKS. Et PEAKS reste chez Atos.

Mise en perspective (Et maintenant, que va-t-on faire ?)

Vous avez apprécié votre vécu dans Worldline, et objectivement Worldline a une bonne image. Vous n’êtes pas d’accord avec l’analyse stratégique. Il faut combler l’absence de perspectives, permettre la projection vers l’avenir. Sur AWFM, on a géré la décroissance mais on a restauré la profitabilité. Je suis d’accord pour ne pas vous survendre, mais vous avez plus de 40 millions de business et un savoir-faire reconnu.
Il faut conserver la capacité Design/build/run d’AWFM. System Intégration est Ok sur les activités verticales. On a prévenu que votre business offre des opportunités internationales sur les 2 marchés, institutions financières et banques de détail. F.MESTON, responsable de la branche SI au niveau monde, est d’accord. Il veut développer des Practices mondiales sur des secteurs bien identifiés. Il y a des opportunités pour une offre étendue sur le créneau général des banques. Le développement international est content de vous voir arriver.
Je comprends que le problème humain est essentiel. Je note votre inquiétude concernant les services support. Sur les statuts, vous voulez des garanties et c’est compréhensible. Il faut un projet et des gens qui l’incarnent. Beaucoup de décideurs sont en vacances, mais des principes ont été clarifiés, jusqu’au niveau de Gilles GRAPINET. On va écrire ce qui est acté, dès la semaine prochaine. Et je vais vous donner des dates, pour rencontrer à nouveau l’intersyndicale et aussi pour parler avec les salariés dès que nous aurons quelque chose de concret à leur dire.

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